Page:Leo - Attendre - Esperer.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

FEUILLETON
DU PHARE DE LA LOIRE DU 3 MAI.
======= N° 7 ======
ATTENDRE-ESPÉRER

II
(Suite).

— Allons donc ! une femme titrée ! elle ne voudrait pas descendre jusqu’à lui. S’en amuser, je ne dis pas, ou même… hum !… On en dit tant de ces femmes-là !

— Capitaine, vous êtes toujours fort méchant. Il ne faut pas accueillir les mauvaises pensées. Je ne dis pas que Mme de Carzet ne fasse pas preuve d’une certaine légèreté en recevant presque tous les jours ce jeune homme ; mais il vaut mieux croire le bien que le mal. Je dis seulement que les de Beaudroit agissent de la façon la plus inconvenante au sujet de l’observation du saint jour. On passerait encore les leçons de lecture et d’écriture ; mais coudre le dimanche ! se peut-il voir rien de plus irréligieux ? C’est un grave péché contre les commandements de la sainte église et cela suffirait à donner une bien mauvaise opinion des principes de cette jeune femme.

— Quant à moi, je ne connais que la canonnade, et fort peu le droit canon, répliqua le capitaine avec un gros rire ; mais mon opinion est que pour se faire ainsi maître d’école, il faut que ces barons aient la tête fêlée. Qui est-ce qui a jamais vu pareille chose