rez les bonnes œuvres de la belle Parisienne. Hé ! dites-moi donc…
Cette phrase, que rendait traînante la voix de Mlle Chaussat, n’avait d’autre but que de retenir le docteur, qui venait de saluer déjà pour la seconde fois et voulait continuer son chemin.
— Dites-moi donc, est-ce qu’elle ne ferait pas mieux de fonder un hôpital ? Les pauvres, mon cher monsieur, ça a surtout besoin d’être soignés dans ses maladies. On ne les soulage point en leur apprenant à lire, et ils s’en passent bien facilement.
— Sans aucun doute, dit M. Montchablond, l’instruction ce n’est que de l’agrément, et ce qu’il faut à ces gens-là c’est le nécessaire. On peut même dire que rien n’est plus dangereux pour le peuple que l’instruction. Elle corrompt ses mœurs, le rend sot et vaniteux. Un soldat n’a pas besoin d’en savoir aussi long que son colonel, et ce qu’on peut faire de mieux c’est de laisser chacun à sa classe et à son état.
— Ces observations, répondit le docteur, me semblent profondes ; j’en ferai part certainement à Mme de Carzet.
Et, saluant une troisième fois, il s’enfuit.
— Hum ! grommela le capitaine, est-ce qu’il entend se moquer de nous ? observations profondes ! Certainement. Ces jeunes gens croient toujours avoir tout inventé !
— Hé hé ! capitaine, ce ne serait pas une sotte invention que d’épouser la belle veuve.
- La suite au prochain numéro.