Page:Leo - Aline-Ali.djvu/382

Cette page n’a pas encore été corrigée

bien vous pensez, le catéchisme et la morale officielle.

« La nôtre est bien simple. Prise dans le milieu humain, expliquée par les exemples les plus ordinaires, basée sur l’évidence des principes naturels et des faits, elle est tout entière dans la démonstration de cette vérité : que l’intérêt général et l’intérêt particulier se confondent dans la justice. Je m’étonne bien souvent de l’émoi de cette société moderne, qui, définitivement fondée, quoi qu’on fasse, sur le droit individuel, hésite encore sur elle-même, se croit sans dogme, et se cramponne, éperdue, aux testaments de droit hiérarchique et divin.

« Métella sait mettre dans l’enseignement de cette morale naturelle une simplicité charmante. Elle cause avec ses élèves, les consulte, les interroge, aide leur intelligence, et finit par tirer de leur propre bouche la vérité dont elle désirait les convaincre.

« Nous plaçons nos ouvrières, mais seulement après un séjour d’au moins six mois parmi nous, afin qu’elles puissent profiter de l’éducation qui leur est donnée. Elles touchent pour leurs vêtements la moitié du prix de vente de leur travail ; mais la journée, coupée par trois heures de classe et par deux récréations au jardin, est peu productive. Cette maison, à vrai dire, n’est qu’un refuge, un appui pour ces malheureuses, que le vice guette et que perdrait infailliblement la misère.

« Presque toutes restent en rapport avec nous, et nous nous efforçons d’établir entre elles, au dehors, une association de secours mutuels, la différence de leurs travaux ne permettant guère une association plus étroite. Nous faisons du bien indi-