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sant, qu’ils eussent nommé peut-être le Génie de la Douleur, si les poétiques visions de la Grèce habitaient encore ces lieux.


Tandis que, par ce renouveau, poussent au soleil, chaque jour, feuilles politiques et lettrées, s’adressant toutes à cette partie du public français qui a fait ses classes quelque part, mon rêve, déjà vieux, et qui date, pour tout dire, des merveilleuses destinées que nous a faites le suffrage universel, mon rêve est un humble journal du dimanche, à cinquante-deux sous par an. Journal comme pas un autre, nourri de faits et d’idées, sobre de mots, dont chaque numéro contiendrait une page d’histoire nationale, une page d’économie sociale, un petit examen des lois, une biographie d’homme utile, un peu d’hygiène, un peu de science, un cours agricole et une causerie familière sur les faits de la semaine écoulée. Le tout, mis à la portée des rustiques lecteurs, non par une imitation maladroite de leur langage, mais à force de simplicité, voire même, s’il se peut, de précision, d’élégance et d’harmonie. Le fait divers y aurait sa place ; mais choisi et commenté. Les disputes religieuses et les personnalités politiques en seraient bannies ; on s’occuperait simplement, dans le milieu où nous sommes, en pleine évidence et en plein jour, de justice, religion de tous les temps, pierre de touche de tous les partis.