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sauvages, ainsi la connaissance étouffe l’instinct.

Aline se dit qu’étant à pied, Paul, selon toute probabilité, aurait gagné la ville la plus proche. Elle courut donc vers Saumur, qui n’était qu’à deux ou trois lieues, et pendant trajet, regardant sur la route et cherchant à percer le crépuscule, elle s’arrêtait de temps en temps en face d’une ombre indécise, jetait au vent quelque note émue, écoutait, et reprenait son chemin.

Elle arriva dans la petite ville avant l’aube, y resta jusqu’au départ de la diligence, et ne vit point celui qu’elle cherchait. Sous prétexte d’un parent qu’elle attendait, elle visita les hôtels, interrogea, ne trouva nulle trace, et reprit désespérée le chemin de la Chesneraie. Maintenant, il était trop tard pour atteindre Paul du côté d’Angers. Attendre une lettre ?… Son adieu n’en faisait point espérer. Elle espéra cependant ; elle subit quelques jours d’une attente mortelle, puis, n’y pouvant tenir plus longtemps, elle partit pour l’Italie.