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ces brèches sur le mur. Au-dessous, le coteau s’avalait par une pente rapide, où croissaient, à différentes hauteurs, des noyers, entre des rochers couverts de vigne sauvage. D’en bas, des fumées bleues montaient. Il se trouvait là-dessous, au bord de la Loire, une carrière, des habitations, et l’on voyait des tas de pierres taillées, attendant les barques. Le soleil était ardent, l’air miroitait, la cime des peupliers ondulait à peine et le fleuve étincelait. Arrivé près d’elle, sur le mur tremblant, Paul, avec un peu d’inquiétude, entoura de son bras la jeune fille.

« Ne suis-je pas Ali ? dit-elle en souriant.

— Laisse-moi cette chère illusion de croire que je puis te protéger un peu.

— Les hommes, dit-elle, souriant encore, mettent tant de vanité dans l’amour !

— Ingrate ! c’est de la tendresse.

— Pas toujours.

— Pas toujours peut-être, mais en ce moment ?

— Oh ! en ce moment… »

Et le regard qu’elle jeta dans les yeux de Paul fut si doux, que par un mouvement irrésistible il resserra son bras autour d’elle et se pencha pour lui donner un baiser ; mais elle sauta par terre, en poussant un éclat de rire, et courut quelques pas, en dehors de la ligne d’ombre formée par les feuillages du parc. Bientôt, sentant sur sa tête nue l’ardeur du soleil, elle croisa sur son front en guise de coiffure ses deux mains blanches. Paul ôta son chapeau et le lui mit sur la tête.

« Non, et toi ? dit-elle en rentrant dans l’ombre.