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des lois générales de durée et de régénération ? Non, Paul, nous ne pouvons cesser d’être, et nous ne pouvons nous quitter. Le lien qui nous unit est plus qu’un désir ; c’est une loi sacrée !

— Ah ! puisses-tu dire vrai ! Tu m’as rendu la vie si chère, que je souffrirais trop de te perdre en la perdant…

— Ne crains pas. La justice est la loi qui régit toutes choses. La vie n’est point un hasard, mais un ensemble de forces déterminées, logiques, nécessaires ; les affinités qui nous ont portés l’un vers l’autre, comment permettraient-elles que nous fussions désunis ? La volonté, l’amour, pour être invisibles, ne sont pas des forces vaines ! Oui, Paolo ! je défie la mort de me séparer de toi ! »

Ses traits, son accent, le rayonnement de ses yeux, avaient cette puissance qui donne à la parole humaine, pour fondre et transformer les âmes, l’action d’une lave.

« Je te crois, lui dit Paul en frémissant ; oui ! cela doit être ainsi. Eh bien ! comme toi je suis consolė. Endormons-nous, mon Ali. »

Et le serrant plus fortement contre sa poitrine, l’enveloppant tout entier de ses bras, il poursuivit, avec une émotion qu’augmentait encore une sorte de timidité :

« Jamais je n’ai su te dire combien tu m’es cher, et je te l’avoue, je n’osais pas. Un tel sentiment pour moi-même était si nouveau !… Il semblerait si étrange aux autres hommes !… Il m’a élevé l’âme à des hauteurs nouvelles… il m’a initié à des joies inconnues. Pour en exprimer l’ardeur et le charme, le nom d’amitié est insuffisant, et le nom d’amour,