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CHAPITRE VI.

L’hiver, si doux à Florence, touchait à sa fin, et déjà, de temps à autre, des jours splendides, frais et purs comme les pâquerettes à demi écloses, apportaient aux êtres des sensations nouvelles.

Était-ce l’influence du printemps ? Dans le ménage de Paolo et de la belle Rosina, coups de vent, ondées et bourrasques se succédaient de plus en plus fréquents. Chaque jour s’accusaient mieux les différences de ces deux caractères, l’un mobile et passionné, l’autre sérieux et sensible, qui ne se touchaient guère que par un besoin à peu près égal d’expansion. Paolo s’affligeait de ces troubles sans cesse renaissants, et commençait à reconnaître et à nommer de leur nom des défauts qui, autrefois, lui avaient paru des qualités charmantes. Peut-être en cela avait-il été moins aveugle qu’on ne pourrait croire. Cette alchimie dont on fait honneur à l’amour est souvent le fait de l’objet aimé, qui se pare instinctivement de toutes les vertus et de toutes les grâces, et, voulant être adoré, ne se présente qu’adorable.

L’amitié d’Ali, cependant, consolait ces ennuis,