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et le regardant avec tendresse, il continua d’épancher la joie qu’il éprouvait de revoir son jeune ami.

En écoutant cette voix franche et vibrante, en revoyant ce noble visage, où l’être intérieur se révélait par des expressions supérieures à la beauté, mais en accord avec elle, Ali retrouvait tout le charme de cette affection qui, depuis quelques mois, avait créé dans sa vie un splendide foyer de chaleur et de lumière.

Peu à peu l’expression de souffrante réserve qui affectait ses traits se détendit, et, en réponse à une effusion nouvelle de Paolo, à son tour il passa le bras autour du cou de son ami et fondit en larmes sur son sein.

« Ami ! cher ami ! dit Paolo, ta douleur est-elle donc toujours la même ? Ah ! laisse-moi espérer que mon amitié comblera un peu le vide d’une si grande perte ! Souffrir ainsi pour celui qui t’aimait tant, qui te voulait tant heureux, ce n’est point le satisfaire. Au nom de ce cher mort lui-même, il faut reprendre courage, te consoler. »

Enfin les sanglots d’Ali s’apaisèrent ; il fit un effort pour se calmer, et, se rejetant sur le dossier de la causeuse, pour toute réponse il dit :

« Parle-moi de ton bonheur. »

Un embarras plein de douces émotions se peignit sur le visage de Paolo.

« Ah ! dit-il, pardonne-moi d’abord le silence que j’ai gardé à ce sujet depuis quinze jours vis-à-vis de toi. Je t’attendais et n’ai pu me résoudre à t’écrire ce que je voulais t’avouer face à face, comme en ce moment, afin de saisir tes impressions, de rectifier