d’autant plus qu’il s’adresse à l’une des reines du chant. — Ah çà, qu’avez-vous ?
— Une migraine affreuse que m’a causée le voyage… En ce moment surtout…
— Le fait est que vous semblez près de vous trouver mal. Que vous faut-il ? »
Et Léon sonna.
Ali prit un verre d’eau, but quelques gorgées et se remit un peu.
« Ce n’est rien maintenant, dit-il bien qu’il fût encore d’une extrême pâleur j’eusse mieux fait de me reposer à l’hôtel ; mais le désir de voir Paul et de le surprendre…
— Ah ! s’il ne comptait pas sur votre arrivée… Je vous l’ai dit, on ne le voit plus, et notre égoïsme s’en plaint… bien que son bonheur, après tout, nous soit précieux.
— Quelle est cette femme ? demanda le jeune de Maurion avec effort.
— Comment ! il ne vous a pas écrit des pages là-dessus ? Il est vrai que c’est tout récent. N’avez-vous pas entendu parler de la Rosina ?
— Une cantatrice ?
— Oui, c’est elle. Une délicieuse femme, belle à ravir, artiste éminente, et, selon moi, coquette endiablée ; mais il ne faudrait pas dire cela devant Paolo. Ce qu’il y a de bon, c’est qu’autrefois il n’aimait pas les femmes de théâtre, les disait bonnes à voir de loin, et déclarait ne pas comprendre ces publiques amours. Quand la Rosina parut à Florence, avec une réputation déjà faite, et méritée, toute notre jeunesse en raffola. Pour ma part, un mot de critique, lâché par esprit de contradiction, et pourtant