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inouïes. Au bas de la montagne, un des guides se trouva mal. Heureusement arrivaient deux armaillis envoyés par Léon et qui transportèrent le malade jusqu’à Anzeindaz. Là, dans le chalet le plus confortable, au milieu des soins que lui prodiguaient son fils et Paul, M. de Maurion ouvrit les yeux. Son regard, vague d’abord, erra, cherchant avec peine ; il sentit sa main tendrement pressée, et ses yeux, s’attachant enfin sur le visage désolé d’Ali, prirent une expression de tendresse ardente, suprême ; puis il chercha encore, jusqu’à ce qu’il eût reconnu Paul Villano.

Alors un nouveau rayon éclaira ses yeux mourants. Il regarda son fils : un espoir, un désir, une prière, se peignirent éloquemment sur ses traits. Il voulut parler et ne put qu’agiter les lèvres. Mais il était compris ; Paul s’écria :

« Père, je te le promets : je serai le frère dévoué d’Ali ! »

Un sourire d’une douceur infinie effleura les lèvres du vieillard. Puis ses yeux se fermèrent, et bientôt après ses lèvres pâlirent. La congestion cérébrale achevait son œuvre, et l’heure qui suivit ne fut plus qu’une sourde agonie, où nulle manifestation de pensée ne se fit jour. Ali refusait encore de croire à son malheur, quand il se sentit pressé dans les bras de Paul, qui lui répétait en pleurant :

« Ali, nous sommes frères ! »

Cette parenté du cœur, la première de toutes, fut bien nécessaire à ce malheureux enfant, étourdi par un coup si dur, si brusque, et devenu, par cette mort, orphelin. Cependant, le premier besoin d’une grande douleur est de fuir toute consolation. Un tel amour,