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le profond et riant abîme qui s’étendait sous ses yeux rempli pêle-mêle de rochers abruptes, de végétations folles, de champs cultivés et d’habitations humaines.

Puis il reprit sa route, s’arrêtant çà et là devant quelque point de vue nouveau, suivant sa fantaisie, fort peu le chemin, se plaisant à braver l’obstacle et même le danger. Il est, en effet, toujours périlleux dans la montagne, à moins d’une grande connaissance des lieux, de quitter la route, et le jeune homme s’en aperçut quand, au bout d’un sentier où il s’était engagé, il se trouva en face d’un mur de rochers, d’une quinzaine de pieds de hauteur, dans les fissures desquels de grands hêtres avaient glissé leurs racines. Ces hêtres devaient border la route, ou n’en pas être éloignés. Le jeune touriste mesura du regard la hauteur des rochers, de la pensée le sentier déjà parcouru, et, possédant évidemment une certaine expérience gymnastique, il s’accrocha des mains aux racines des hêtres, posa ses pieds dans les fissures, et commença une ascension qui, sans présenter des difficultés énormes, demandait du sang-froid et des précautions.

Elle ne s’accomplit pas sans peine, et plus d’une fois le grimpeur, haletant, s’arrêta ; mais tandis que ses joues enflammées témoignaient de sa fatigue, ses yeux pleins d’ardeur révélaient tout le plaisir qu’il prenait à ce trait d’audace. Arrivé cependant au bout des rochers, une difficulté plus sérieuse se présenta entre les rochers et les troncs des hêtres existait un intervalle profond, trop large pour être aisément franchi, d’autant mieux que l’autre bord était le plus élevé.