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conversation d’hier, où vous m’avez avoué que ma liberté ne serait pas respectée par vous, j’ai renoncé à notre union.

— Vous ne m’avez jamais aimé ! cria-t-il.

— Je vous aimais assez pour souffrir, malgré tout, de cette rupture, dit-elle d’une voix altérée… et pour ne la pas vouloir complète. Je vous aimais en amie… et nous resterons amis, si vous le voulez.

— En amie ! s’écria le jeune homme au comble du dépit et de la colère. Vous êtes mille fois trop bonne, mademoiselle, et je vois que je m’étais sottement trompé ! »

Il sortit sur ces mots, laissant Aline émue, tremblante, ulcérée dans son cœur, mais ferme, et s’applaudissant dans sa raison. En voyant entrer son père un moment après, elle essuya furtivement des larmes qui roulaient sur sa joue.

« Que signifie tout ceci ? demanda M. de Maurignan. Je viens de reconduire M. de Vilmaur. Quelle étrange conduite à son égard, ma fille ! et qu’en doit penser ton fiancé ?

— Il vient de me quitter, père. Notre mariage est rompu.

— Est-il possible, Aline ! Un tel coup de tête…

— Non, père, une décision réfléchie. »

M. de Maurignan fut sévère autant que chagrin. Il représenta vivement à sa fille combien une pareille rupture était fatale à la réputation d’une femme ; il regretta ce mariage et donna cours à son désappointement, à ses inquiétudes, tout en reprochant à Aline d’avoir agi sans le consulter.

Elle plaida sa cause en racontant les susceptibilités, les répugnances, éveillées en elle par les opinions