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derrière les vieux murs en ruines

Miloud est fouetté.

Après cela, on ne sait plus que faire…

Et voici l’heure troublante où le soleil empourpre le haut des murs, où de toutes les maisons de Meknès, les femmes grimpent aux terrasses et se réunissent au-dessus de la ville, dans l’enchantement du moghreb…

Lella Meryem reste seule en son logis enténébré, car la jalousie prudente de Mouley Abdallah lui interdit l’accès des terrasses.

Il faut que je vienne à cette heure, pour distraire son esprit de l’obsédante envie, de l’unique chose qu’elle désire et n’obtiendra jamais : prendre part aux bavardages qui s’échangent d’une demeure à l’autre, et montrer aux voisines, à toutes les voisines, proches et lointaines, à celles dont elle ignore même les noms, leur montrer qu’elle est belle, chérie et comblée.

Et que ses parures se renouvellent comme les jours, présents d’Allah…


10 janvier.

Ma voisine de terrasse — la farouche, l’inquiète, la chevrette noire et soupçonneuse — ne s’enfuit plus à mon approche. Lella Meryem dut lui faire savoir que je serais une alliée.