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derrière les vieux murs en ruines

Non, certes, je n’avais pas remarqué ce détail…

Il y a quelques heures à peine que Yasmine et Kenza sont arrivées, et déjà elles retroussent élégamment leurs tuniques, selon la mode de Meknès !


8 décembre.

Des babillages au-dessus de la ville, lorsque le soleil déclinant magnifie les plus humbles choses…

Les vieux remparts rougissent ainsi que des braises ; les minarets étincellent par mille reflets de leurs faïences ; les hirondelles, qui tournoient à la poursuite des moucherons, semblent des oiseaux d’or évoluant dans l’impalpable et changeante fantaisie du ciel.

Pépiements, disputes, bavardages, cris de femmes et d’oiseaux…

L’ombre de Meknès s’allonge, toute verte, sur le coteau voisin et l’envahit… Le dôme d’un petit marabout, ardent comme une orange au milieu des feuillages, n’est plus, soudain, qu’une coupole laiteuse, d’un bleu délicat. La lumière trop vive s’est atténuée, les montagnes s’enveloppent de brumes chatoyantes et pâles… seuls, les caftans des Marocaines jettent encore une note dure dans l’apaisement du crépuscule. Ils s’agitent sur