Page:Lens - Derrière les vieux murs en ruines, roman marocain, 1922.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
derrière les vieux murs en ruines


5 décembre.

Les vêtements des Marocaines ne sont point, comme les nôtres, de coupe compliquée. La tchamir, le caftan et la tfina — tuniques superposées, en forme de kimonos, — ne diffèrent que par le tissu, et se taillent sur un même modèle.

Le tchamir est de percale blanche ; le caftan, de drap, de satin ou de brocart aux couleurs vives ; la tfina, toujours transparente, en simple mousseline ou en gaze d’impalpable soie.

Une ceinture, brodée d’or, retient les plis autour de la taille ; une cordelière relève l’ampleur des manches. Les pieds, teints de henné, chaussent négligemment des cherbil en velours, où s’enlacent les broderies à l’éclat métallique.

Les cheveux se dissimulent sous la sebenia, large foulard de soie, parfois couronnée d’un turban.

Ce sont bien les vêtements lourds, embarrassants et vagues, convenant à ces éternelles recluses qui, d’une allure toujours très lasse, évoluent entre les divans… Les fillettes et les aïeules portent des robes identiques. Seulement les matrones adoptent des nuances plus sévères, et, puisque leur temps de plaire est passé, elles se gardent