Page:Lens - Derrière les vieux murs en ruines, roman marocain, 1922.djvu/337

Cette page a été validée par deux contributeurs.
332
derrière les vieux murs en ruines

Je ne me suis pas étonnée, car je sais qu’il ne faut pas s’étonner des choses que l’on ne comprend point, ni surtout les juger.

Mais j’ai revu, dans ma pensée, la fillette accrochée aux caftans maternels et que Lella Lbatoul couvrait de baisers passionnés.

La petite Aïcha est morte !… C’était écrit ! Il ne reste plus que la résignation… Et, comme il ne sied point d’attrister une amie par une nouvelle de ce genre, Lella Lbatoul a songé, — auprès du petit cadavre qui ne réclamait plus aucun soin, — à m’envoyer les odorants pétales et les friandises, dont la délicatesse atténuerait, pour moi, l’ombre de ce malheur.


30 juin.

Douceur !… Quiétude !… Plaisant repos !…

La vie qui s’exprime en gestes harmonieux et lents sous les vêtements aux nobles plis… Siestes et rêveries prolongées dans l’ombre des salles où tout a été conçu pour la jouissance des yeux. Les rosaces des mosaïques rayonnent le long des parois, d’une infinie variété en leur apparente similitude ; les frises déroulent leurs dentelles de stuc, et, lorsque le regard atteint le plafond, il se perd délicieusement parmi les arabesques et les