chants adoucis du chœur laissent mieux percevoir l’accompagnement du luth, et celui du rbab qui gémit comme une tourterelle.
À des motifs larges, de plain-chant, succèdent les phrases d’une mélancolie raffinée. La poésie désuète de leurs paroles accentue cette impression poignante dont nous étreint l’œuvre des civilisations très anciennes. À travers les chansons, l’amour s’exalte, rit et pleure, mais parfois aussi une plainte évoque les temps révolus :
« Ô mon regret pour ces jours passés
Dans les plaisirs, dans la joie,
Jours favorables et paisibles !
» Ô séparation des demeures de l’Andalousie,
Donne-moi du répit !
» Ô Allah ! par ta grâce et ton assistance,
Par ton Prophète bien-aimé,
Apaise ma douleur incessante !
» Ô séparation des demeures de l’Andalousie,
Donne-moi du répit ! »
Grenade !… Terre qu’Allah fit enchanteresse ! eaux murmurantes, vaste plaine aux horizons infinis, incendiés de soleil, et les blanches sierras glacées !… Divine Grenade où les Maures ajoutèrent de la beauté !
Ils savaient que les eaux doivent ruisseler des vasques et que les jardins pleins de cyprès, de jasmins et de roses, s’encadrent de buis symé-