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derrière les vieux murs en ruines

leurs danses, ils ne nous aperçoivent même pas. Les femmes se rassurent et me remercient.

— Rentrez chez vous par les souks, leur dis-je, vous n’avez plus rien à craindre.

Mais, aussitôt le péril écarté, elles ont repris leurs préoccupations mercantiles.

— Non, me répond la vieille, nous n’allons point encore au Mellah, mais du côté de ta demeure, chez le Chérif Mouley Hassan, afin de proposer des tentures pour la chambre nuptiale qu’il prépare.


22 janvier.

Depuis hier, Saïd est malade, de sa maladie habituelle, une effroyable indigestion. Car Saïd, parmi tous ses défauts, ne « rétrécit » pas quant à la gourmandise, mais ses intestins délabrés ne peuvent supporter les choses bizarres dont il est si friand et qu’il parvient à se procurer malgré notre défense : halaoua[1] qu’un marchand déroule d’un bâton, figues de Barbarie, millet agglutiné dans de la mélasse, et, surtout, pois chiches secs et croquants.

Les petites amulettes d’argent, que nous avions

  1. Sorte de gâteau.