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derrière les vieux murs en ruines

Mais la Parisienne ne sait pas se taire, et elle me presse de questions :

— Tu portes toujours des robes comme celle-ci ?

— Non, madame, c’est mon costume pour les noces.

— Dans ta maison, en temps habituel, que mets-tu ?

— J’ai un caftan de drap et une tfina de mousseline.

— L’été, lorsqu’il fait chaud, ou que tu attends ton mari, n’as-tu pas seulement des robes de gaze ?

— Certes non ! ce n’est pas notre coutume.

— Que fais-tu chez toi, tout le jour ?

— Je dirige mes esclaves, je m’occupe de mes enfants.

— Et tu ne t’ennuies jamais ?

— Pourquoi m’ennuierais-je ?

— Tu n’as pas envie de sortir, de voyager comme nous ?

— Si l’on voulait me faire sortir, je pleurerais pour rentrer, dis-je, répétant la réponse qu’une Musulmane me fit à moi-même, au temps où je ne comprenais pas encore.

— N’aimerais-tu pas voir les hommes, causer avec eux ?

— Quelle honte ! m’écrié-je convaincue.

La Parisienne est visiblement troublée ; je jouis de son désarroi. Elle croyait trouver des courti-