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derrière les vieux murs en ruines

Mon mari achève une épure. Saïd s’approche de lui et désigne le compas :

— Ô mon père ! voici donc l’instrument des Nazaréens pour saisir le mauvais œil ?

La pluie :

— Bénédiction ! s’écrie Saïd. Il pleut des prunes et des raisins.


30 novembre.

Deux Européennes sont entrées dans la demeure éblouissante où l’on célèbre les noces de Lella Khdija, fille d’un ancien vizir…

Elles ont un air à la fois hardi et apeuré, au milieu des Musulmanes dont elles ne comprennent ni le langage, ni les coutumes, et qu’elles méprisent avec curiosité… On nous avait prévenues, ce sont des étrangères de passage ; l’une, femme d’un officier, habite Casablanca ; l’autre vient de Paris et visite le Maroc. Elles avaient envie de connaître les fêtes d’un mariage et Si Mohammed ben Daoud, pressenti, n’a pu répondre que par une invitation.

Elles restent interdites dans le patio. Les esclaves s’agitent pour leur trouver des sièges et apportent enfin un vieux fauteuil et une chaise,