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derrière les vieux murs en ruines

La souffrance qui s’exhale sans révolte, sans paroles… rien que de la souffrance…

Un autre coup… un autre ! II va la tuer ?… La vieille vocifère et grince encore.

— Ô mon malheur ! ô mon malheur ! gémit la victime.

Des coups s’abattent… On dirait que le voisin fend du bois…

— Donnez-moi mon haïk ! sanglote la petite. Je veux retourner chez mon père ! Donnez-moi mon haïk !

Une masse pesante retombe, tandis que la vieille ricane…

— Donnez-moi mon haïk ! implore une faible voix brisée…

— Donnez-moi mon haïk !

Puis les plaintes agonisent et je n’entends plus rien…


30 septembre.

La chaleur sombre et se dilue dans la nuit. Apaisement, détente, volupté de l’ombre après une lumière trop cruelle !… Des parfums montent jusqu’à nous, tièdes bouffées de roses et de jasmins qui apportent, des vergers, une énervante langueur.