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derrière les vieux murs en ruines

la ville n’existe plus. Un brouillard de poussière abolit le ciel et toutes choses de la terre ; des éclairs livides déchirent ces nuages desséchés qui ne donneront point d’eau… On suffoque… On croit mourir…

Il faut fuir dans l’ombre des pièces à l’atmosphère pesante… Fermez les fenêtres et les portes ! Obstruez toutes les issues !… Une épouvante trouble nos âmes.

Hantise du Coran aux stances prophétiques, inspirées sans doute un soir de chergui :


« Lorsque le ciel sera ployé,
Que les étoiles tomberont,
Que les montagnes deviendront des amas de sable dispersé.
Que les femelles de chameaux râleront abandonnées,
Que les bêtes sauvages se réuniront en troupes.
Lorsque la feuille du Livre sera déroulée ;
…Lorsque les brasiers de l’enfer brûleront avec fracas,
…Malheur en ce jour aux incrédules !
Allez au supplice que vous aviez traité de mensonge !
Allez dans l’ombre qui fourche en trois colonnes[1],
Qui n’ombrage pas et ne vous servira nullement pour garantir des flammes !
Malheur en ce jour aux incrédules !



5 septembre.

Des noces ont lieu chez nos voisins, les humbles gens dont la masure s’adosse à notre demeure.

  1. La fumée.