— Qu’Allah te fasse dormir en son contentement !
— Puisses-tu te réveiller au matin avec le bien !
À travers les couloirs en labyrinthe, je regagne la salle des hôtes que nous occupons.
Et, sur une couche de brocart violet ramagé d’or, je perçois encore, en un demi-sommeil, le clapotis clair du jet d’eau, le glissement des pieds nus dans le patio, puis, angoissante et sublime, la clameur dont le muezzin déchire la nuit :
La prière sur toi, ô Prophète de Dieu !
La prière sur toi, ô l’Aimé de Dieu !
La prière sur toi, ô Seigneur Mohammed !…
21 novembre.
Meknès dans la lumière du matin… Ce sont toujours des ruines, mais des ruines avenantes, chargées de vignes dont les treilles s’étendent au-dessus des patios.
Il y a des ruelles aux sinuosités inattendues, des voûtes très noires au bout desquelles éclate tout à coup l’ensoleillement d’une muraille ; de petites places, provinciales et paisibles sous l’ombre d’un énorme mûrier, où des Marocains se reposent et boivent le thé, en calculant les coups d’une partie de dames.