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derrière les vieux murs en ruines

— Il faut, dit la plus âgée, enfumer les vêtements de Zohor avec des araignées sèches et du cumin.

L’esclave apporte un brûle-parfums rempli de braises et les ingrédients nécessaires. Une âcre fumée se répand en la pièce.

La malade gémit doucement.


3 mai.

Je retourne voir la pauvre Zohor. Elle est plus mal ce matin. Allah dispose de nous !

Une odeur de fumée, de saucisses et de fièvre, flotte en la chambre. Les parentes sont parties, mais le notaire, accroupi sur le matelas auprès de sa femme, la contemple avec angoisse.

Il me salue, me complimente, sans omettre une seule formule ; puis il retourne au chevet de la malade.

— Zohor !… Zohor !… répète-t-il d’une voix changée d’émotion.

Je l’avais toujours vu si hautain et froid avec elle !… D’un geste affectueux il serre sa main et il essuie son front où la sueur ruisselle.

Un cierge crépite et s’éteint tout à coup… La petite vie jaunâtre de celui qui reste, semble palpiter avec peine en l’atmosphère trop lourde. Si