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derrière les vieux murs en ruines

s’étiolent loin du soleil. Comme les Musulmanes, elles souffrent d’être belles et recluses, et de ne pouvoir s’épanouir dans le printemps.


29 avril.

Les esclaves s’affairent tandis que, installées sur des sofas, nous, les privilégiées du destin, attendons patientes et oisives.

Malgré nos caftans de satin et nos tfinat de mousseline neuve, ce n’est point une fête de noces qui nous assemble, mais la réjouissance intime à laquelle nous fûmes conviées par Lella Fatima Zohra.

Mouley Hassan lui a fait construire, au fond de son riadh, le superbe hammam, pavé de marbres et de faïences, que nous inaugurons aujourd’hui.

Comme les sultans, ses ancêtres, le Chérif a le goût de bâtir et ne recule devant aucune somptuosité. Ce présent, offert à l’épouse délaissée, veut, peut-être, lui faire mieux accepter la quatrième union qu’il prépare.

Lella Fatima Zohra ne songeait point, en sa résignation, à combattre son involontaire et malheureuse petite rivale… Mais la splendide générosité de son époux comble ses désirs les plus