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derrière les vieux murs en ruines

ment au sommet des ruines où elles ont tressé leurs nids depuis d’innombrables années.

D’imposantes négresses circulent, portant à bras tendus des plateaux d’argent, des corbeilles pleines d’oranges ou de piments, des cuivres étincelants. Les esclaves, les vieilles femmes, vaquent aux occupations les plus diverses, dans le grouillement des négrillons et des volailles, qu’elles écartent, indistinctement, d’une taloche ou d’un coup de reins. Précieuse, exquise, mais insolente de dédain, une fillette du Chérif promène ses airs de princesse… Toutes, elles portent les hautes ceintures de Fès, rigides, chamarrées d’or et de soie, et les volumineux turbans réservés aux femmes de la maison impériale.

Et, sur un sofa, impassible au milieu de cette agitation, grave, hiératique, éblouissante en ses vêtements couleur de flammes,

Celle dont je ne parlerai point, car il convient de respecter son mystère ;

Ma très chère, ma très admirée ;

La pure, la noble, la haute influence ;

Petite-fille, nièce et cousine de sultans…