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datées, et dont les destinataires n’étaient pas désignés, ne paraissaient point, à première vue, moins obscures que le journal.


J’ai l’honneur de vous faire écrire ceci : ce n’est point pour vous seul, mais pour tous vos confrères, d’en faire des copies et de leur donner afin qu’ils s’instruisent sur la grande merveille de Dieu et vous instruisent vous-même parce que vous êtes encore toute dans l’erreur… Vous devez savoir gré à Paul et à Augustin de vous avoir conduit dans l’erreur, parce que vous croyez qu’ils ont la lumière pendant qu’ils sont dans les ténèbres tout comme vous… C’est pourquoi qu’il va faire paraître au milieu du monde cette nouvelle Ève pour lui engendrer des enfants dans la vérité…


Jusque-là un esprit simple n’eût aperçu aucun rapport entre ce galimatias et Robespierre ; mais Vadier, dont l’esprit était tourné à la gasconnade, et qui, se piquant d’incrédulité, voire d’athéisme, ne digérait pas le mystique discours sur l’Être suprême et l’immortalité de l’âme, discernait le parti qu’on pourrait tirer d’un billet tel que celui-ci :


J’ai l’honneur de vous faire écrire ceci, comme j’ai beaucoup de confiance en vous et que vous aimez à faire les œuvres de Dieu, c’est pourquoi que Dieu vous a choisi pour être l’ange de son conseil, et pour être le guide de sa milice pour les conduire dans la voie de Dieu… Je vous prie de prier l’Assemblée de faire faire des processions, afin que le Seigneur nous envoie de la pluie… et faire faire un mandement et qui soit signé par l’Assemblée…


Si l’on supposait, – et pourquoi pas ? – cette requête adressée à l’Incorruptible, n’y avait-il pas