le Comité de sûreté générale : c’est vraisemblable. En mars 1794, la Convention ayant décrété, sur la dénonciation de Tallien et de Bourdon de l’Oise, l’arrestation de Héron, Robespierre prit chaudement sa défense, déclarant que, « si l’assemblée veut atteindre la palme de la gloire, goûter le bonheur des âmes sensibles… et terrasser la faction d’un bras vigoureux…, des hommes comme celui-là sont indispensables ». Il demande donc et obtient l’annulation du décret « illégalement surpris à la Convention[1] ». Héron, ainsi breveté par l’Incorruptible, put librement poursuivre ses exploits.
Il portait ordinairement un couteau de chasse, passé dans un ceinturon blanc ; il avait sous son habit deux espingoles, des pistolets de poche, une seconde ceinture avec d’autres pistolets, un poignard et un petit stylet. « Lorsqu’il marchait, c’était une artillerie complète. » Ses hommes l’appelaient le chef[2].
Sénar[3] était tout autre : peu bruyant, de mine délicate, il gardait de son éducation première les
- ↑ Moniteur, réimpression, XX, 6 et 7. Séance de la Convention du 30 ventôse an II. E. Hamel écrit, Histoire de Robespierre, III, 439 : – « Le décret surpris à la Convention était grave aux yeux de Robespierre, non point à cause de l’arrestation d’un agent du Comité de sûreté générale auquel il s’intéressait médiocrement, mais parce que ce décret révélait la tactique de certains hommes disposés à calomnier les meilleurs patriotes… et à obtenir de l’Assemblée, en surprenant sa bonne foi, des mesures désastreuses. » Si Robespierre, comme le dit plus loin Hamel, n’avait « aucune espèce de relation avec Héron », il agissait bien légèrement en sauvant un tel homme, sans se renseigner préalablement sur sa moralité et sur son passé.
- ↑ Mémoires de Sénar, p. 110.
- ↑ On écrit le plus souvent Sénart, et quelquefois Senard ; la véritable orthographe du nom est Sénar. Archives de l’état civil de Tours. Décès, 11 germinal IV.