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craignant qu’un si dangereux exemple de prolixité ne devienne contagieux, croit prudent d’armer son règlement d’un article limitant à une demi-heure la durée des lectures. Robespierre voit là une critique ; sa présidence se termine par une bouderie ; il s’excusera sèchement « sur ses affaires et sa santé » et, en deux années, il ne reparaîtra que huit fois aux séances hebdomadaires ; d’où l’on concluera « que le premier rang est le seul qui lui convient[1] ».

Il fut plus fidèle aux Rosati ; mais ceux-ci ne se réunissaient qu’une fois par an, en juin, sous un berceau fleuri aux portes de la ville, pour y dîner gaiement, y boire des vins de choix et chanter des couplets sans prétention. On n’imagine guère, dans cette compagnie de joyeux épicuriens, l’attitude de Robespierre qui était d’humeur chagrine, chantait faux[2], ne buvait que de l’eau, moins peut-être par goût que par économie[3], et s’efforçait

  1. Paris, p. 151 et supra 136-147. Ernest Hamel ne manque pas d’écrire : – « Il ne se passait guère de séances où Robespierre ne prit une part active aux travaux de l’Académie. » Histoire de Robespierre, I, 62.
  2. – « On entendit une voix qui chantait en détonnant les couplets suivants où il n’y avait de faux que les faux tons du chanteur, M. de Robespierre. » Procès-verbal de la réception dans la Société des Rosati de M. Fouacier de Ruzé, avocat général au Conseil d’Artois, par M. le capitaine du génie Carnot, le 22 juin 1787.
  3. Certains couplets cités par J.-A. Paris, – p. 176, – font allusion à la sobriété de Robespierre : {{bloc centré|<poem>{{taille|L’ami Robespierre Boit de l’eau comme Astruc. Est-il aiguière ? Serait-il aqueduc ? Ah ! cher Robespierre, Imite donc Leducq ; Trinque, Robespierre, Du raisin bois le suc.