Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/351

Cette page n’a pas encore été corrigée

Duplay où s’asseyaient les jacobins fameux, hantaient l’esprit troublé de ce pauvre homme. Au temps de Louis XVIII, il vivait à Marseille où sa femme, Marie-Thérèse Govinelle, complètement illettrée, le surveillait de près, assurant qu’il n’était ni méchant, ni dangereux.

Simon Duplay, le neveu du menuisier, menuisier lui-même, s’était bravement enrôlé, à dix-huit ans, le 1er novembre 1791. Après Valmy, ainsi qu’on l’a vu, il rentrait rue Saint-Honoré avec une jambe de bois et une pension de 15 sous par jour. Intelligent, « ardent, plein d’esprit[1] », il servait de secrétaire à Robespierre, qu’il dut renier, comme le faisaient tant d’autres, après thermidor[2]. Il n’en fut pas moins incarcéré avec toute sa famille ; étroitement surveillé dans la prison des Madelonnettes, il ne fut libéré qu’au bout d’un an. On le retrouve en l’an VII, employé au ministère de la Police générale où il avait pour collègues deux des frères de Le Bas[3]. Il y rendit, sous l’Empire, de signalés services et y resta, en qualité de sous-chef de bureau, jusqu’en 1827, date de sa mort. De sa femme, Marie-Louise Auvray, il avait eu deux enfants dont l’un fut le père de l’éminent professeur Simon Duplay, membre de l’Académie de médecine, récemment disparu[4].

  1. Baudot, Notes historiques, 40.
  2. Archives nationales, F7 4694. – « J’ai eu le malheur, à mon retour de l’armée, d’être accueilli par mon oncle chez qui logeait Robespierre. Il m’a trompé, comme tant d’autres ; voilà tout mon crime. »
  3. Léonce Grasilier, Simon Duplay et son mémoire sur les sociétés secrètes… Publié par la Revue des sociétés secrètes, 5 mars 1913.
  4. En janvier 1924. Chronique médicale du 1er mars 1924.