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épouse… étaient mal vus de tout ce qui entourait Robespierre et de Robespierre lui-même. » En dépit de ces cajoleries aux thermidoriens triomphants, Auzat resta longtemps détenu. En brumaire an IV il réclamait encore sa liberté et sa femme implorait toujours le Comité de sûreté générale près de résigner sa mission[1].

On avait arrêté à Bruxelles, en même temps qu’eux, un personnage dont le nom a été cité déjà et qui mérite une mention spéciale : Calandini, ce savetier amené d’Arras, en 1791, par Robespierre et qui, au dire de Guffroy, était le chien de garde de l’Incorruptible. Nommé officier à l’armée du Nord, il ne s’attardait point dans les grades inférieurs ; l’Almanach national de l’an II le mentionne, en effet, parmi les adjudants généraux[2] : il était chef d’état-major de la 3e division. Calandini comptait certainement au nombre des intimes de la maison Duplay, car on voit, en août 1793, Le Bas écrivant d’Hazebrouck à sa fiancée : « Ne m’oublie pas auprès de la citoyenne Chalabre, de Calandini, de Robespierre. » On l’arrête donc le 16 thermidor, il reste à Lille jusqu’au 30 du même mois, arrive au Comité de sûreté le 7 fructidor. Interrogé, il est remis en liberté, le 10[3]. Mais sa carrière militaire

  1. Archives nationales, F7 4583.
  2. Almanach national pour l’an II, p. 272. Le nom est incorrectement imprimé : Calaudini.
  3. Archives nationales, WIA 79. – « Instructions pour les commissaires aux armées relatives aux citoyens… Calandiny (sic) et autres, détenus à Paris. » Calandini fut conduit à Lille où il reste jusqu’au 30 thermidor, arrive au Comité de sûreté générale le 7 fructidor ; interrogé, il est mis en liberté le 10. Il part de Paris le 11 pour regagner son poste ; apprend en route qu’un nouveau mandat d’arrestation est décerné contre lui, se constitue prisonnier à Arras, d’où il est ramené à la Conciergerie avec plusieurs autres