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personnelle[1]. On sait seulement, par un renseignement de seconde main, que la vente de la défroque de Robespierre, le 15 pluviôse an III, produisit 39.400 livres : son portrait seul aurait atteint 15.000 livres[2]. D’après une note extraite d’un « procès-verbal de vente d’effets provenant du Tribunal révolutionnaire, le 25 thermidor an IV » et mis aux enchères dans l’une des salles de la « Maison Soubise », – le palais actuel des Archives nationales, – « deux habits de drap, l’un bleu, l’autre marron… provenant des deux Robespierre, condamnés, criés à 100 francs, furent adjugés à 855 livres ». On retira de cette vente « un fusil saisi chez Robespierre et appartenant à Duplay qui parvint à établir son droit de propriété[3] ». Était-ce le fusil que Maximilien se préparait à emporter à Choisy, le 10 thermidor, pour chasser le lièvre que lui tenaient en réserve les Vaugeois ? Quant à l’habit bleu, c’était certainement le bel habit de la Fête de l’Être suprême, rapporté du cimetière de Monceau où l’on avait procédé au dépouillement et à l’inhumation des suppliciés. Le transport de leurs corps et l’enfouissement coûta 193 livres, plus 7 livres données comme pourboire aux fossoyeurs, « y compris l’acquisition de chaux vive dont une couche fut étendue sur les corps des tyrans, pour empêcher de les diviniser un jour[4] ».

Englobé dans le procès de Fouquier-Tinville et

  1. Archives nationales, F7 329919. Les registres du dépôt sont à W 534 et 535.
  2. Proussinalle, Histoire du Tribunal révolutionnaire, II, 319, note.
  3. Revue des conférences et des arts, 23 janvier 1879.
  4. Louis Lazare, Bibliothèque municipale, IV, 1re livraison. Cité par Dauban, Paris en 1794, 317.