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salon de la Liberté, dans la galerie des pétitionnaires, à la barre, reflue jusque sur les gradins réservés aux députés. Telle est la coutume : en dépit du règlement, les solliciteurs qui cherchent un représentant, ou même les simples curieux, pénètrent dans l’hémicycle et prennent place sur les banquettes. On circule là comme dans la rue, sans se découvrir et les députés eux-mêmes ôtent leur chapeau seulement quand, dans un moment de tumulte, le président qui, lui, est tête nue, se couvre pour ramener le calme[1].

Elle est très grande, cette salle de la Convention, beaucoup plus longue que large[2] et surtout singulièrement haute[3]. Vue des tribunes publiques, elle offre l’aspect d’une fosse étroite et profonde, toujours en rumeur. Dix rangs de banquettes, recouvertes de basane maroquinée verte[4], s’échelonnent sur des gradins s’incurvant aux angles et que coupe, dans leur milieu, un large passage : c’est « la barre » ; là s’arrêtent les députations. Vis-à-vis la barre s’élève, face aux gradins, la tribune, assez basse : au balcon d’où parlent les orateurs on monte, de chaque côté, par cinq marches ; derrière est le bureau du président, un peu plus élevé, et, sur le même plan, à droite et à gauche, les

  1. Moniteur, réimpression, XV, 74, et XIX, 13. – « Une députation se présente à la barre le chapeau sur la tête. Couthon proteste contre cette inconvenance. Robespierre dit que l’exemple de cet abus a été donné par les représentants eux-mêmes… Il demande qu’il soit défendu aux membres de l’Assemblée de parler couverts. » Séance du 30 décembre 1793.
  2. En mesures actuelles 45 mètres sur 15.
  3. 20 mètres.
  4. Archives nationales, F13 2782, Mémoires du citoyen Le Doyen, tapissier.