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que Robespierre et Vaugeois reçurent les sept dons du Saint-Esprit, en ayant « l’honneur de baiser le menton » de la prophétesse[1]. Louveau, le cuisinier, et Simon, le joueur de violon, déposèrent également que « Robespierre et autres, y compris Gerle et Catherine Théot », dînèrent plusieurs fois chez Vaugeois ; Simon avait été invité un jour[2].

Ah ! si Vadier l’avait su ! Quel coup de massue asséné au grand prêtre de l’Être suprême !

Les bombances de Choisy se prolongèrent jusqu’à la fin de messidor. La dernière visite d’Hanriot eut lieu dans la troisième décade du mois. Pour le décadi 10 thermidor, Robespierre était attendu ; on lui réservait même un plaisir inédit : les Vaugeois tenaient en réserve un lièvre vivant que son chien Brount devait chasser « à courre ».

À cette date du 10 thermidor était fixée la fête funèbre en mémoire des jeunes républicains Joseph Barra et Agricole Viala ; le programme de la cérémonie, confié à David, promettait plus de symboles encore que celui de la cérémonie de l’Être suprême : le corps de ballet de l’Opéra y était inscrit ; on allait voir les ballerines « former des danses représentant la plus profonde tristesse », et répandant des cyprès sur les urnes contenant « les cendres » (?) des deux héroïques enfants[3]. En s’invitant à Choisy, chez

  1. Archives nationales, WIA 79. Mission de Blache à Choisy, dénonciation contre les Vaugeois.
  2. Sur les faits de Choisy, v. WIA 79, 80 et 500, et F7 477541.
  3. Plan de la fête qui aura lieu le 10 thermidor… Moniteur, réimpression, XXI, 279 et s.