pour le citoyen Duplay[1] » ; et, en réponse, sans doute, à une demande formulée par son correspondant, Pilot écrit : « Du moment où j’aurai pu me procurer les bas pour Robespierre, je te les ferai passer[2]. » S’il veut que sa femme fasse un tour dans la capitale, c’est pour qu’elle y puise de bons exemples : « Tache qu’elle voie les Jacobins le plus souvent possible… C’est surtout dans ce lieu où une mère peut se procurer les grandes dispositions qui doivent servir de base à l’éducation des enfants[3]… »
Des fous ? Non. Des gens très pratiques, au contraire. Le conventionnel Reverchon les a nettement jugés, les qualifiant « d’énergumènes » ayant entrepris « un commerce infâme de dénonciations, pour tenir sous séquestre plus de quatre mille ménages »… Ces meneurs, « dont les chefs sont à Paris, ne voulaient la République que pour eux ; environ trois mille devaient se partager toute la fortune lyonnaise » ; et il cite Achard, l’un des plus rapaces de ces odieux spéculateurs[4], signalés à Robespierre « comme des candidats incorruptibles et n’ayant d’autre ambition que l’extirpation de tous les traîtres[5] ». On est stupéfait de voir l’homme le plus important du gouvernement lié avec de tels forbans et leur confier des magistratures redoutables. Partout où il y a une hécatombe, se retrouve son ingérence secrète : deux Tribunaux révolutionnaires