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patrie… Mon ami ! Je t’assure que cela va on ne peut mieux… Tu apprendras sous peu des expéditions de deux ou trois cents à la fois… » – « La fusillade ne va pas mal : soixante, quatre-vingts, deux cents à la fois… et tous les jours on a le plus grand soin d’en mettre de suite en état d’arrestation pour ne pas laisser de vide aux prisons. » Et Achard renchérit : « Encore des têtes et chaque jour des têtes tombent. Quelle majesté ! Quel ton imposant ! Tout édifiait ! Quel ciment pour la République !… En voilà cependant déjà plus de cinq cents : encore deux fois autant, et puis ça ira ! »

Quelques aperçus pessimistes sur les démolitions de la ville de Lyon qui, par ordre de la Convention, devait, comme l’on sait, être détruite ; mais ça n’avance pas et Achard s’en désole : « Quatre cent mille livres se dépensent par décade… Encore si l’ouvrage paraissait ! Mais l’indolence des démolisseurs démontre que leurs bras ne sont pas propres à bâtir une république. » – Évidemment ! – La plupart de ces lettres se terminent par un cordial « bonjour à Robespierre, Duplay et Nicolas ». La formule varie peu ; elle est très familière : « … le bonjour de ma part, ainsi qu’à Robespierre, Collot, Duplay, Renaudin, Nicolas, à tous les amis[1]. » On est entre intimes ; on échange des commissions. Gravier a invité sa femme à venir de Lyon passer quelques jours à Paris ; celle de Pilot l’accompagnera et celui-ci en prévient son ami : « Sous huit jours, ma citoyenne partira ; elle emportera les objets de commission

  1. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, II, 203, 208, 209, 211, 230, 233.