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celle que l’on califiait de ci deven reine[1] ; Sempronius Gracchus Vilate, l’espion de tout le monde, qui, en récompense de ses services éminents, occupe l’appartement de la princesse de Lamballe au pavillon de Flore ; le musicien Lumière ; le perruquier Ganney ; le sabotier Desboisseaux dont l’échoppe est « sous les voûtes de l’église Saint-Louis-en-l’Île[2] » ; le cafetier Chrétien ; le luthier Renaudin qui passe pour être « le meneur du jury[3] » ; l’ancien laquais Pigeot qui a l’honneur d’être le coiffeur de Robespierre[4] ; l’ex-gardien de bureau Brochet « ami intime et espion » de Maximilien[5]. Mais l’un des plus intéressants est Villers, qui figure au Moniteur parmi les jurés nommés par Robespierre au 22 prairial, sans indication de profession, ce qui s’explique, car ce Villers n’est autre que le domestique commun à Saint-Just et à Le Bas. Inscrit sur la liste des patriotes à employer, – et l’on ne peut nier qu’il ait des talents, car il est bon cuisinier et sait soigner les chevaux, – complètement illettré, d’ailleurs, il siège rarement au Tribunal, et « seulement pour compléter le nombre des jurés » ; il est néanmoins un personnage : Payan se sert de lui pour des besognes mystérieuses[6] et, quand Villers voyage, il est, sur son passeport, qualifié d’« agent du pouvoir exécutif ». Saint-Just ne le paye pas :

  1. Archives nationales, W 500, pièce 155. Le fac-similé de la lettre a été publié par M. A. Dunoyer, dans son livre sur Deux jurés du Tribunal révolutionnaire.
  2. Archives de la Seine. Domaines. Répertoire Lazare, I.
  3. Papiers de Ligier de Verdigny, président du tribunal lors du procès de Fouquier-Tinville. Communication particulière.
  4. Idem.
  5. Idem.
  6. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, II, 389.