Robespierre », l’imprimeur Pottier, on le guillotina[1], et l’on porta chez Nicolas cinq de ses neuf presses avec leurs accessoires, casses et caractères compris ; quant à l’estimation, on négligea de l’établir[2]. Ceci explique la prospérité de l’atelier Nicolas : l’affaire était montée en grand et avait trois commanditaires : Lazowski, le fameux terroriste, entraîneur de foules, quelque peu septembriseur ; le menuisier Duplay, soit pour son compte, soit comme prête-nom de Robespierre ; et Pierre-François Deschamps, qui, placé sur la liste des citoyens ayant des talents, cumulait à ce titre les fonctions d’agent de la Commission de commerce et approvisionnements de la République[3], avec le grade d’aide de camp du général Hanriot, commandant en chef l’armée parisienne[4]. On ne s’étonne donc pas que Deschamps se soit rapidement enrichi : simple marchand de bas, rue Béthisy, au début de la Révolution, il s’est logé, depuis ses grandeurs, rue des Petits-Augustins, avec sa jeune femme et son premier-né qui est le filleul de Robespierre[5] ; il passe la saison d’été à Maisons-Alfort, dans une belle maison d’émigré louée 2.000 livres et qui comporte un parc de 14 arpents. Il apporte là pour plus de 30.000 francs de linge, « entre autres des draps très fins et très étendus qu’on présume provenir de la
- ↑ Il fit partie de la fournée des « assassins de Robespierre ». Archives nationales, F7 477480.
- ↑ Archives nationales, F7 427480. Dossier Louis Pottier.
- ↑ Archives nationales WIA, 439, dossier 34.
- ↑ Archives nationales, F7 4674. Voir sur l’association Lazowski, Duplay, Deschamps avec Nicolas, Archives de la Seine, Bureau du domaine national, 1456, liasse 3441.
- ↑ Maximilien-François Deschamps, né le 2 février 1792, mort à Paris le 19 février 1859. Archives de la Seine, état civil.