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seigneurs[1] » ? Il ne couchait pas sur des nattes, lui, car on voit Barère s’adressant au ministre de l’Intérieur pour avoir un « lit pareil à celui du citoyen Saint-Just », et le conservateur du garde-meuble reçoit l’ordre de mettre tout en œuvre pour le satisfaire[2].

Du reste, si les autres Comités sont un peu négligés, au point que celui des Pétitions et de la Correspondance s’offusque du papier de tenture qui tapisse son local, et dont les fleurs de lys et le mot roi indéfiniment répété « offensent ses regards[3] », celui de Salut public ne se refuse rien. Ses remises et ses écuries[4] sont bien pourvues : une voiture à quatre places[5], « pour les différentes courses qu’il est dans le cas de faire, et dont il se sert journellement » ; une berline avec un attelage suffisant, sept chevaux de selle[6] de bonne qualité, plus « deux chevaux attribués au paralytique Couthon[7] ». La présence de cette cavalerie rend vraisemblable le bruit qui courut alors de leçons d’équitation prises en grand mystère par Robespierre, au parc Monceau, et dont le résultat ne fut pas encourageant. Saint-Just, on le sait par un rapport de police[8], était devenu cavalier et chevauchait quotidiennement au bois de Boulogne.

Cette brève incursion dans l’intimité du Comité

  1. Archives nationales, O2 453. Garde-meuble national, 3 nivôse an II.
  2. Archives nationales, même dossier.
  3. Lettre des conventionnels Paganel et Feraud, aux inspecteurs de la salle, 354, 1845.
  4. Situées cour du Manège, nos 616, 617 et 621. Archives nationales, O2 469.
  5. Archives nationales, AFii 33-170, 24 pluviôse an II.
  6. Quatre en pluviôse, trois en prairial. Même dossier.
  7. Idem, 8 germinal an II.
  8. Aulard, Réaction thermidorienne, I, 24.