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de toile et banquettes : l’austérité républicaine. La salle à colonnes, où siège le Comité, est déjà plus élégante. Outre qu’elle a conservé ses boiseries délicates, on l’a meublée de vingt-quatre chaises à dossier cintré, pieds cannelés, peintes en blanc, garnies de velours d’Utrecht bleu et blanc, et de douze chaises de paille « à la capucine ». Du beau plafond de Nicolas Mignard pend un lustre en cuivre doré et cristal de Bohême à six lumières ; et, au-dessous est placée une grande table en acajou, dont les sabots et les chapiteaux sont de bronze doré ; agrandie « de toutes ses allonges », c’est sans doute celle autour de laquelle prennent place les membres du Comité, quand ils se réunissent à leurs collègues de la Sûreté générale. On trouve encore, pour les pièces suivantes, un coffre-fort réclamé par Carnot et Prieur[1], pour y serrer probablement les états de l’armée et des mouvements de troupes ; des chaises en acajou, dossier en lyre, assise de maroquin jaune ; d’autres à dossier en gerbe, couvertes de velours de soie cramoisi. Mais c’est pour leurs appartements particuliers que les membres du Comité se sont montrés le plus exigeants. On rencontre, dans les cartons du garde-meuble[2], un inventaire détaillé et descriptif des meubles de luxe fournis au Comité de salut public, et la liste s’allonge des beaux lustres, des bureaux somptueux en marqueterie, des bronzes, des glaces, des tapis précieux, des rideaux de gros de Tours ou de taffetas, non destinés, c’est certain, aux employés, et encore moins aux salles dont le public a l’accès. Du cabinet

  1. Archives nationales, O2 449.
  2. Archives nationales, O2 543, chemise no 2.