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par Nicolas Mignard[1], représentait Apollon faisant accueil à Minerve, suivie des quatre parties du monde. On trouvait ensuite un second salon qui, au temps de Marie-Antoinette, avait été le billard ; puis venaient le salon de compagnie et la chambre de la Reine ; quatre colonnes encadraient l’emplacement du lit, formant alcôve ; on a dit que ces colonnes étaient creuses et « propres à cacher chacune une personne[2] ». Au plafond planait la Nuit dans un manteau parsemé d’étoiles et portant en ses bras deux enfants figurant les songes[3]. À la suite était le cabinet de toilette de la Reine. Ces cinq salles prenaient vue sur le jardin par de hautes fenêtres cintrées ; des fenêtres rectangulaires éclairaient les trois pièces suivantes : le cabinet « où l’on serrait le linge du Roi », la serrurerie de Louis XVI[4] et son cabinet de repos[5]. Un long couloir sans jour séparait l’appartement de la Reine de celui du Dauphin, donnant sur la cour du château, et de ce couloir montaient d’étroits escaliers communiquant naguère avec les pièces occupées par Louis XVI au premier étage.

Le Comité de salut public, en prenant possession du rez-de-chaussée de la Reine, le 7 avril 1793 au matin[6], s’y campa tant bien que mal. Les ouvriers

  1. On le surnomme habituellement Mignard d’Avignon, pour le distinguer de son célèbre homonyme, Pierre Mignard.
  2. Le Château des Tuileries ou récit de ce qui s’est passé dans l’intérieur de ce palais depuis sa construction jusqu’au 18 brumaire de l’an VIII, par P. J. A. R. D. É. (Roussel d’Épinal), tome II, 101.
  3. Voyage pittoresque de Paris, par D… (d’Argenville), 1752.
  4. Sous Napoléon III, ces deux pièces réunies formaient la chambre à coucher de l’empereur.
  5. En 1856, salle de bains de Napoléon III, Henri Clouzot, Des Tuileries à Saint-Cloud, 1925.
  6. Archives nationales, AFii 180, 191 23A.