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on l’invite à s’expliquer, entre autres, sur « un papier divisé en trois colonnes concernant l’établissement d’une divinité à Paris », divinité qui assure à ses croyants l’immortalité de l’âme et du corps. L’ex-moine, fort penaud, se borne à répondre « qu’il était bien loin de ces idées lorsqu’il fit ce recueil ». On lui met ensuite sous les yeux un billet à lui adressé, et ainsi libellé : « Ô Gerle, cher fils Gerle, chéri de Dieu, digne amour du Seigneur ; le ciel, en vous formant, fit la douceur même… C’est sur votre tête, sur ce front paisible que doit être posé le diadème… Vive à jamais le cher frère dans les cœurs de vos deux petites sœurs… Venez, cher frère bien-aimé, passer l’après-midi du mercredi sur les quatre heures et demie ; vos deux petites sœurs et amies vous attendent. » Puis un autre, de la même écriture : « Ô Gerle, Gerle, cher fils Gerle, vos deux petites sœurs vous engagent à venir demain, jour de décade, déjeuner avec elles sur les neuf heures et demie, pas plus tôt, ni plus tard. » Et un troisième où « ses deux colombes lui donnent rendez-vous au Luxembourg ». À la question du sarcastique Héron lui demandant quelles étaient ces deux colombes, Gerle, très gêné, expliqua que « ces tournures affectueuses n’expriment que la tendresse et l’estime » : ces deux jeunes femmes sont sœurs et habitent ensemble, rue Saint-Dominique-d’Enfer, no 7. L’une d’elles s’appelle Rose ; c’est la jolie fille que les agents du Comité ont entendu chanter chez Catherine Théot, et qu’on appelle la Colombe[1]. Il insiste sur ce que ces trois

  1. L’une des deux sœurs Raffet dont il est parlé ci-dessus.