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Charlotte s’y est également installée ; Duplay lui a cédé, sans bail, pour mille francs par an, un appartement du corps de logis donnant sur la rue[1]. Bientôt l’ami Couthon s’y établira[2] avec sa famille. Celui-ci n’est pas un locataire commode ; il ne peut faire un pas et, quand il dîne avec les Duplay, il faut le porter dans l’escalier et dans la cour jusqu’à la salle à manger.

Malgré cette affluence d’hôtes, et souvent de convives, rien n’indique que madame Duplay ait renforcé son personnel ; elle et ses filles suffisent à tout ; Élisabeth trouve même le loisir d’aller souvent bavarder avec Charlotte Robespierre, de la friser et de s’occuper de ses toilettes[3]. Avec sa mère ou sa sœur Éléonore, elle monte aussi la garde dans la cour et veille attentivement à ce qu’aucun intrus n’approche de Robespierre. Leur surveillance ne se relâche jamais. Qui n’a lu le récit laissé par Barras d’une visite à cette maison impénétrable à tout étranger ? Revenant de sa mission du Midi, Barras, accompagné de son collègue Fréron, se dirige vers la rue Saint-Honoré, pénètre sous le porche où sont des planches entassées, parvient à la petite cour, encombrée, elle aussi, de bois de menuiserie ;

  1. Revue des conférences et des arts, 23 janvier 1879. « Duplay avait loué à Robespierre l’aîné et le jeune, pour le terme et à compter du 1er octobre 1793, le petit appartement sur le derrière, tout meublé, ainsi qu’un appartement du corps de logis sur la rue, non meublé, le tout moyennant la somme de 1.000 livres et sans bail. » L’auteur de cette note est M. Beaumont qui, rédacteur au bureau des domaines, avant 1871, avait copié quelques-uns des documents détruits depuis lors dans l’incendie de l’Hôtel de ville.
  2. Almanach national, an II, 1794. Adresses des députés à la Convention.
  3. Récit de madame Le Bas, Stéphane Pol. Ouvrage cité, 104.