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heures du soir ; le Comité de salut public siégeant tout le jour, parfois toute la nuit… Quel temps restait-il pour son travail personnel, la lecture de sa correspondance, la préparation de ses discours ? Sa composition était lente et pénible, ainsi qu’en témoignent ses brouillons dont des pages entières sont raturées[1]. On ne discerne pas davantage par qui ni comment il était secondé dans son labeur dont une partie seulement demeure apparente, car on a de lui des pages de carnet ou des feuilles volantes où sont tracées, de sa petite écriture étriquée et rageuse, souvent illisible, des notes rapides indicatrices de projets d’organisation administrative et judiciaire, où sont mentionnés, – accolés de laconiques qualificatifs, – les noms d’individus méritant d’être employés[2]. Il avait donc des agents sûrs pour les lui signaler, et, parmi ceux qui peuvent avoir joué ce rôle, il ne faut pas omettre de mentionner Taschereau, dont, sur la liste dressée par Élisabeth Duplay des familiers de la maison de son père, on rencontre le nom accolé d’un mot indiquant que ses visites étaient fréquentes : – « Souvent Taschereau[3]. »

Robespierre l’a pris en confiance, peut-être parce qu’il peut par lui se tenir au courant des agissements

  1. Récit de madame Le Bas, 99.
  2. Papiers inédits trouvés chez Robespierre, II, 7 et s. L’original est au Musée des Archives. V. aussi Notes extraites d’un cahier écrit entièrement de la main de Robespierre, Rapport de Courtois, pièce LIV. Ce cahier a été analysé par Welschinger. V. Bibliographie Tourneux, IV, n° 25.071. Il existe un autre carnet in-16 dont les pages sont reproduites en fac-simile. L’exemplaire que j’ai sous les yeux manque de page de titre, de nom d’éditeur et de date. (Communication de M. Pierre Bessand-Massenet.)
  3. Stéphane Pol, Autour de Robespierre, 84.