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maison, escalier que l’on trouvait à gauche sitôt la porte franchie, et qui existe encore : dans ce cas, il fallait traverser deux étroites chambres dont l’une était occupée par le petit Duplay, le collégien, et l’autre par son cousin Simon qui servait parfois de secrétaire à Robespierre. Simon Duplay, engagé volontaire, grièvement blessé à Valmy, était amputé d’une jambe : on l’appelait généralement Duplay jambe de bois.

Habituellement Robespierre sort de bonne heure, après le café du matin pris à la table de famille ; la séance de la Convention s’ouvre d’ordinaire à dix heures du matin et se prolonge jusqu’à trois ou quatre heures de l’après-midi. La soirée est consacrée aux Jacobins qui chôment rarement. C’est donc vers cinq heures qu’on dîne. Ah ! le train de la maison s’est augmenté depuis qu’elle abrite le grand homme ; presque tous les jours, madame Duplay a des convives supplémentaires. Les habitués les plus fréquents sont Pierre Vaugeois, son frère, le menuisier de Choisy ; – Philippe Le Bas, jeune député de l’Artois, de jolie figure, d’âme honnête et enthousiaste : il a été clerc avant la Révolution, dans l’étude du procureur Bourdon, aujourd’hui le député Bourdon, de l’Oise[1] ; – Buonarotti, un descendant de Michel-Ange, Italien naturalisé français par un vote solennel de la Convention, épris d’égalité, qui conspirera toute sa vie et restera jusqu’à l’extrême vieillesse fidèle au culte de Robespierre ; – Didiée, serrurier à Choisy, ami de Vaugeois, et Gravier, un Lyonnais distillateur de

  1. Archives nationales, F7 477547, dossier Villers.