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de l’immeuble aient peu changé[1], son aspect diffère sensiblement de celui qu’il présentait en l’an II ; la maison, ainsi que ses voisines, ne comportait alors qu’un étage au lieu des cinq qui l’écrasent aujourd’hui ; l’étroite cour que nous voyons si sombre était largement aérée et ensoleillée, grâce aux vastes jardins du ci-devant couvent de la Conception, sur lesquels Duplay avait une porte de sortie dont subsistent les traces[2]. Dans cette cour où les demoiselles Duplay cultivaient un petit jardin, – une corbeille de fleurs, – débordait l’atelier de la menuiserie et, tout le jour, les ouvriers sciaient, rabotaient, emboîtaient à grands coups de maillet, sous la fenêtre de Robespierre dont la petite chambre s’imprégnait du parfum rustique du bois neuf et des copeaux frais.

C’était une étroite pièce, précédée d’un cabinet exigu, et meublée de quelques chaises de paille, d’un très modeste bureau et d’un lit de noyer garni de rideaux de damas bleu provenant d’une robe de madame Duplay. Un casier appliqué au mur tenait lieu de bibliothèque. L’escalier conduisant à cette cellule[3] prenait naissance dans la salle à manger, située au rez-de-chaussée au fond de la cour ; on y pouvait parvenir aussi par le grand escalier de la

  1. L’ancienne maison de Duplay porte aujourd’hui le n° 398 de la rue Saint-Honoré.
  2. On voit cette porte murée d’une cour de la rue Richepanse.
  3. Un escalier rustique, – une solide échelle de meunier, – aujourd’hui conservé au Musée de la Conciergerie, est donné comme étant l’escalier construit par Duplay pour communiquer de la salle à manger à la chambre de Robespierre. V. pour les plans et la distribution de la maison Duplay, Victorien Sardou : La Maison de Robespierre.