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III

LA FÊTE DE L’ÊTRE SUPRÊME

Dès les jours qui suivirent le vote du décret sur l’Être suprême, on commença les préparatifs de la Fête, et, tout de suite, les Parisiens, fidèles à leurs habitudes de tous les temps, s’amusèrent à suivre les progrès des travaux que dirigeait le citoyen Hubert, beau-frère de David et inspecteur général des bâtiments nationaux. D’abord, on déchargea sur la terrasse du palais des Tuileries, devant le pavillon central, des tombereaux de moellons, de vieux plâtras et de matériaux de démolitions ; en même temps, les charpentiers dressaient d’énormes échafaudages et, en quelques jours, prit forme un double et gigantesque escalier dont les rampes circulaires laissaient entre elles libre accès au grand portail du rez-de-chaussée et atteignaient à la hauteur du premier étage, formant là une vaste plate-forme de plain-pied avec le grand salon du château. Dix entrepreneurs de maçonnerie et tout autant de charpentiers contribuaient à la construction de cet amphithéâtre sur lequel, d’après le programme tracé par David, le célèbre peintre membre de la Convention, devaient prendre place tous les députés,