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aussi, la maison où il loge au sixième étage ; il se nomme Chateaumont, et il est secrétaire du Comité de salut public. Il connaît beaucoup Gerle ; mais il ignore tout ce qui se passe chez Catherine ; il sait seulement qu’il y vient beaucoup de gens ; il en rencontre sans cesse dans l’escalier quand il monte chez lui en revenant de son bureau. Puis voilà une citoyenne Girault, depuis peu initiée, une de ses amies lui ayant conseillé « de ne pas perdre de temps, que le moment approchait du bonheur général » ; – « il n’y aurait plus de guerres, les rois déposeraient leur couronne » ; et ça doit se passer prochainement, près du Panthéon, dans un endroit qu’on prépare à cet effet. Gerle lui-même témoigne de la même confiance : « il a reconnu, dit-il, dans les Écritures, la vérité de ce qu’annonce Catherine : il vient chez elle depuis deux ans et connaît bien Pécheloche, qui est le principal locataire de la maison où la Mère demeure. »

Les interrogatoires sommaires terminés, Héron intime aux inculpés que, par ordre du Comité de sûreté générale, ils sont mis en état d’arrestation comme « instigateurs de rassemblements suspects » ; il procède aussitôt à l’apposition des scellés et, tandis qu’il prépare sa cire, son cachet et ses bandes de toile, apparaît sur le seuil un individu que poussent dans la chambre un sergent de la garde nationale et un agent du Comité, Lesueur, resté en surveillance dans l’escalier. L’homme est effaré. En montant les étages, il a interpellé joyeusement Lesueur : « Frère, es-tu de la société ? – Oui, frère, a répondu l’espion. – « C’est bon, reprit l’autre ; j’en suis aussi, moi ; j’y suis déjà