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BOISHARDY

(illisible) amène avec toi tous ceux qui peu aitre egarez venez ensemble jouire avec nous des bienfait d’une aussi belle revolution… accorde-moi une entreveu indique moi dans ta répons lheurre ou je pourait tevoirre seul ou avec un second tu enfera au tant et soies surre que jeme repose parfaitement surre ta parole que tu me donnera comme tu peu compte surre la mienne.

Humbert[1].


La lettre écrite, où l’envoyer ? Comment découvrir Boishardy ? Il se tient, bien certainement, dans le pays tout près, à Bréhand peut-être ; ne traverse-t-il pas souvent Moncontour même ? Mais, toujours insaisissable ; on n’apprend qu’il a été aperçu que lorsqu’il est déjà loin. Un sous-officier, le citoyen Poussepain[2], se charge de porter le billet d’Humbert. On lui a signalé, sur la route de Loudéac, « une maison isolée qui sert de point de correspondance aux chouans » ; la Mirlitantouille, bien probablement, ce cabaret posé au croisement des quatre chemins du Mené, avant la lande de Phanton. Poussepain se met en route, arrive, — au bout d’une heure de trajet, — à la maison de correspondance, s’informe, mais n’apprend rien. Il attend toute la journée ; nul ne passe en ce lieu désert. On est au ci-devant jour de Noël ; le pays, muet et sombre, semble mort. Le sous-officier se décide à rester là toute la nuit ; le lendemain, comme personne ne s’est présenté pour lui servir de guide, il laisse la lettre et revient à Moncontour[3].

  1. Archives historiques de la Guerre, Armée des côtes de Brest et de Cherbourg, à la date.
  2. De la 17e demi-brigade.
  3. Archives de la Guerre. Le rapport de Poussepain est cité par Chassin.